Déclaration de SUD éducation 78 devant la Direction académique des Yvelines

Déclaration de SUD éducation 78 devant la Direction académique des Yvelines le 7 mars 2024

SUD éducation tenait à remercier les collègues du bassin de Saint-Quentin en Yvelines qui se sont réuni·es en AG pendant les vacances et ont permis, par leur travail et leur détermination, de lancer ce mouvement départemental dont cette journée de grève ne doit être qu’une étape.

En effet, à SUD éducation, nous sommes convaincu·es que c’est par la base que doivent se construire les luttes : sur nos lieux de travail, dans nos quartiers, dans des Assemblées générales démocratiques, où chacun et chacune s’exprime avec légitimité et égalité de parole.
Dans cette lutte pour un service public d’éducation à la hauteur de la jeunesse et des personnels, nous donnons priorité et soutiendrons toutes les actions décidées en AG par les collègues, pour amplifier et ancrer le mouvement, localement comme nationalement.
L’intersyndicale a aussi un rôle à jouer, comme aujourd’hui, et elle aussi doit s’ancrer dans le temps, par des actions décidées ensemble (HMI, AG, rassemblements, manifestations, occupations), à l’image de ce qui se passe dans le 93 et en y associant les familles.

En effet, contrairement à ce que tentent de faire croire certaines voix politiques ou médiatiques, ce qui se passe aujourd’hui n’a rien d’anecdotique ou de rituel : une énième grève dans l’éduc.?
Non, ce qui se déploie aujourd’hui dans les rues, dans les établissements, c’est une véritable alerte urgence sociale, pédagogique et éducative.
Une alerte sociale pour les familles les plus pauvres et les plus exclues de l’école, pour les collègues qui ont toujours un salaire sous le seuil de pauvreté, face à une inflation grandissante.
Une alerte pédagogique lorsque les effectifs explosent et ne permettent pas un accompagnement de qualité et à la hauteur des besoins des élèves.
Une alerte éducative, contre les projets gouvernementaux qui veulent sélectionner, trier, stigmatiser les élèves. Hier pour une tenue prétendument religieuse, aujourd’hui pour un prétendu niveau scolaire.
Une alerte sur les conditions de travail, enfin, avec tous ces collègues épuisé·es par une institution qui leur en demande toujours plus, avec toujours moins de moyens ; une institution qui les déchire éthiquement, en les empêchant de bien faire leur travail avec les élèves et les familles.
En effet, une véritable souffrance à l’école, et au travail, se dit dans de trop nombreux établissements.

Du côté du gouvernement, face à nos alertes et à nos revendications, toujours la même rengaine : il n’y a pas d’argent !
Or, de l’argent, il y en a : pour les uniformes, pour le service national universel, pour le Pacte qui ne concerne que 30 % des personnels.
L’argent, le gouvernement l’utilise pour fracturer les équipes, pour mettre en concurrence les personnels et les établissements, pour caporaliser la jeunesse.

Pour nous, cet argent doit être utilisé tout autrement :
- pour la titularisation de tou-tes les précaires de l’éducation : AESH, AED, contractuel-les
- pour l’augmentation de tous les salaires
- pour la baisse des effectifs dans chaque classe
- pour le recrutement de personnels d’accompagnement, du médico social et de l’enseignement permettant la scolarisation de tou-tes les élèves

Nous demandons au gouvernement d’investir les moyens nécessaires pour faire vivre un service public d’éducation qui soit accessible, égalitaire et émancipateur.
Et pour cela, nous le savons : nous n’aurons que ce que nous prendrons, par nos résistances, par nos luttes, par nos mobilisations qui sont à poursuivre jusqu’à obtenir satisfaction !