Mort du pape et drapeaux en berne

L’Etat doit raison garder ! Exemple d’initiative contre la mise en berne des drapeaux des écoles

Après une couverture médiatique immense, qui n’a pas toujours fait preuve d’un discernement exemplaire (racollage à l’émotion, bilan hagiographique...), le décès du pape fait l’objet d’une surenchère de communication du gouvernement : il a été demandé aux écoles de mettre les drapeaux en berne, au risque d’aggraver la confusion sur les signes religieux et le respect de la laïcité auprès des élèves... Au lycée Rostand de Mantes, François Maillard, de Sud éducation 78, s’est chargé de demander que la Raison l’emporte.

François MAILLARD, professeur de SES

Lycée J. Rostand - 78200 Mantes La jolie.

Le 5/4/2005.

Madame La Proviseure,

Je suis personnellement choqué que l’Etat français ait décidé de mettre les drapeaux en berne de tous les établissements publics le lundi 4/04 et le vendredi 8/04/2005 en raison de la mort et de l’enterrement du pape, Jean Paul II.

En effet, en cette année de centenaire de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, il est inconcevable que la république rende hommage officiellement à la mort d’un représentant religieux, fut ce-t-il le pape. L’Etat français se met alors hors la loi et peut être attaqué à ce titre.

Vous pouvez toujours me rétorquer qu’il s’agit de rendre hommage à un chef d’Etat étranger mort dans l’exercice de ses fonctions. C’est tout de même la première fois que je constate ce type de manifestation, à moins que vous soyez capable de me fournir nombre de contre-exemples. A-t-on mis les drapeaux en berne à la mort récente de Yasser Arafat ?

Ainsi donc, je vous demande officiellement, afin de respecter la loi de 1905, de ne pas mettre le drapeau du lycée J. Rostand en berne le vendredi 8/04/2005.

Veuillez agréer, Madame La Proviseure, l’expression de ma considération républicaine distinguée.

F. Maillard