Pour permettre d’éclairer "l’affaire" du stage...

Le syndicat Sud éducation 78 condamne sans réserve l’action anti-syndicale du ministre à l’encontre du stage anti-raciste organisé par Sud éducation 93 - Pour l’autonomie syndicale et la liberté d’expression : ne nous laissons pas bâillonner par le Ministre !

Pour permettre d’éclairer "l’affaire" du stage anti-raciste organisé par Sud éducation 93 et condamné par le ministre à l’Assemblée nationale devant des députés debout, voici quelques éléments et positionnements que nous complèterons au fur et à mesure...

Communiqué de Sud éducation 93
Communiqué de la Fédération Sud éducation
Communiqué de l’Union syndicale Solidaires
Communiqué de presse - Jean-Michel Blanquer - 21/11/2017
Vidéo Blanquer à l’Assemblée
Communiqué de soutien de la fédération CGT éducation
Communiqué de soutien de la fondation Copernic Défense de la liberté syndicale, soutien à Sud Éducation 93
Un article de B. Girard sur son blog Mediapart
Un article du Café pédagogique

Communiqué de Sud éducation 93

Réponse aux attaques conjointes de fdesouche, de la LICRA et du Ministère de l’Éducation Nationale contre Sud Éducation 93
Article publié le 20 novembre 2017

Après deux journées d’études sur l’intersectionnalité interdites aux enseignant-es à Créteil en mai dernier, après un colloque sur l’islamophobie censuré à Lyon en septembre, c’est au tour d’un stage organisé par Sud Éducation 93 de susciter la vindicte de la fachosphère.

Depuis dimanche 19 novembre au soir, le syndicat Sud Éducation 93 est victime d’insultes de la part de plusieurs groupes très actifs sur les réseaux sociaux et connus pour leurs positions d’extrême droite, suite aux critiques diffamatoires contre un stage de formation syndicale sur l’antiracisme à l’attention des personnels d’éducation les 18 et 19 décembre.

Cette campagne se traduit par des messages mensongers, de haine et d’attaques sur les réseaux sociaux. De plus, le syndicat Sud Éducation 93 subit depuis lundi matin un grand nombre d’appels téléphoniques déversant des insultes.

Le stage est annoncé sur notre site depuis le 19 octobre sans avoir suscité la moindre réaction. Or, il aura fallu attendre dimanche 19 novembre dans l’après midi, et un article paru sur le compte Facebook de « FdeSouche », pour que quelques heures après la LICRA, puis le lendemain le ministre reprennent ces propos.

Nous souhaitons souligner et dénoncer la coïncidence des agendas des réseaux d’extrême droite et de notre ministère.

Les attaques portent sur un « tri des origines » qui serait fait sur les participants du stage. Sud Éducation 93 condamne fermement ces propos et compte porter plainte pour diffamation contre tous les sites et individus qui propageraient ces propos. Un dépôt de plainte est par ailleurs en cours concernant les insultes téléphoniques reçues à ce jour.

Les questions abordées par le stage sont des questions essentielles dans l’enseignement aujourd’hui. Il est inutile de nier des questions que les enseignant-es vivent au jour le jour. Le combat contre le racisme est au cœur de la société multiculturelle mais aussi au cœur des programmes scolaires, notamment ceux d’EMC. Ce stage entend donner des temps et des moyens de réflexions sur ces questions cruciales.

Nous apprécierions qu’au lieu de calquer son agenda sur celui de « FdeSouche » notre ministre, et les organisations qui se réclament de l’égalité républicaine, s’intéressent aux manques de moyens dont souffrent l’École et nos élèves. La liste est non exhaustive : manque de postes à tous les niveaux (agent-es, AED, enseignant-es, personnel-les administratif), professeur-es non remplacé-es, manque de moyens dans les dotations pour les collèges, les lycées, les écoles, manque d’établissements dans le territoire, absence d’une véritable médecine scolaire, ...

Nous rappelons enfin que tou-tes les personnel-les ont été invité-es à s’inscrire à ce stage (d’ailleurs complet).

Communiqué de la Fédération Sud éducation

Blanquer attaque la fédération SUD éducation à l’assemblée nationale
Racisme d’État, personnes racisées, non-mixité, discriminations : mise au point
mardi 21 novembre 2017

Une campagne se développe contre un stage de formation syndicale organisé par le syndicat départemental SUD éducation 93. Le fonctionnement de la fédération des syndicats SUD éducation laisse entière l’autonomie de chaque syndicat, en particulier en matière de pratiques syndicales et de politique d’action, notamment sur le contenu des formations locales.

Le ministre de l’éducation nationale s’est exprimé devant l’Assemblée nationale ce mardi 21 novembre. Il y a notamment dénoncé que la fédération SUD éducation ne se soit pas désolidarisée de SUD éducation 93. La fédération SUD éducation tient à faire une mise au point sur un certain nombre de contresens opérés par le ministre à cette occasion.
Contre le racisme d’État

Nous avons pris connaissance de l’intention de M. Blanquer de porter plainte pour diffamation contre le syndicat SUD éducation 93 au motif que celui-ci utilise le terme de “racisme d’État”. Si le ministre veut attaquer en justice toutes les organisations qui utilisent ce terme, la fédération SUD éducation en fait partie. En effet, son dernier congrès, en 2015, s’est donné parmi ses objectifs de combattre le racisme d’État, outil de division des travailleurs et des travailleuses. [1]

Cette expression fait débat, car pour certain-e-s elle renvoie à des systèmes racistes officiels tels que le régime de Vichy ou les États d’apartheid. La législation française ne correspond effectivement pas à ces critères, puisque dans la loi l’égalité de toutes et tous est formellement proclamée et les actes et propos racistes sont interdits.

Ce que notre congrès dénonçait c’est « un système inégalitaire et le "deux poids deux mesures" », un ensemble de politiques institutionnelles, qui font système, et qui permet d’affirmer que l’État dans lequel nous vivons est bien, dans les faits, raciste, au sens où il reproduit, poursuit et aggrave des situations de discriminations racistes, directes et indirectes. Ainsi, le rapport au premier ministre de juin 2016 « Les discriminations dans l’accès à l’emploi public », établit l’existence de discriminations fondées sur les origines ou sur les lieux d’habitation dans l’accès aux emplois publics. [2] La Cour de cassation a condamné l’État pour les contrôles au faciès. Les discriminations dans l’accès au logement sont établies. Etc.
“Racisé-e” = “victime du racisme”

Le terme “racisé” est dénoncé par Jean-Michel Blanquer comme impliquant une vision raciste de la société, alors que c’est exactement l’inverse. Ce terme lui aussi fait débat, mais c’est un terme désormais en usage installé dans les sciences sociales. Il désigne le processus social qui attribue une race à certaines personnes, et qui les discrimine sur cette base.

Affirmer qu’il y a des personnes racisées, ce n’est en rien affirmer l’existence réelle de races, c’est uniquement reconnaître, pour la dénoncer, l’existence d’un racisme systémique (c’est à dire d’un racisme qui ne se résume pas à des actes individuels). “Racisé” signifie en résumé : “victime du racisme”. C’est en ce sens qu’il a été utilisé dans deux textes adoptés par notre dernier congrès fédéral.
La non-mixité est un outil

Le stage de SUD éducation 93 n’est interdit à personne. Il propose deux temps “non-mixtes”, pour permettre aux personnes qui subissent le racisme de se regrouper.
Cet outil de la non-mixité choisie a été mis en œuvre et explicité par la génération fondatrice du Mouvement de Libération des Femmes. Dans des écoles nordiques, les espaces de jeux sont investis en non-mixité. En France, certain-e-s enseignant-e-s mettent en place des moments de non-mixité choisie (certains cours d’EPS, interventions d’éducation sexuelle…).

Ce qui vaut pour le sexisme vaut également pour le racisme. La non-mixité choisie a également été utilisée dans le mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis d’Amérique.

La non-mixité choisie et temporaire est une stratégie de résistance politique à des dominations structurelles telles que le racisme ou le sexisme. Elle libère la parole, la sécurise, permet une mise en confiance. Elle donne de la force pour affronter les situations de discriminations et les stéréotypes. [3]
Le ministère contre les discriminations ? Chiche !

Nous nous réjouissons de voir que M. Blanquer saisit à bras le corps la lutte contre les discriminations. Nous espérons donc que les contrôles policiers au faciès pendant les sorties scolaires, les refus de scolarisation d’enfants migrants, les inégalités de progression de carrière entre femmes et hommes dans l’éducation nationale comme ailleurs cesseront au plus vite et que plus un-e seul-e de nos élèves ne dormira à l’hôtel ou dans la rue.

Nous sommes dans l’attente d’actions concrètes pour lutter contre les inégalités territoriales, pour garantir l’égalité du droit à l’éducation, avec une carte élargie de l’éducation prioritaire (incluant les lycées) et un label sur des critères nationaux et transparents, des moyens pérennes et des droits pour tou-te-s, des postes et des seuils d’effectifs contraignants, permettant la réduction des effectifs par classe.

Enfin, nous constatons que le ministère qui devait recevoir la fédération SUD éducation le mardi 21 novembre a annulé deux heures avant ce rendez-vous prévu de longue date préférant le même jour communiquer par médias interposés. Notre fédération comptait y porter des sujets sur lesquels les personnels attendent des réponses et notamment questionner la DGRH sur la réforme du bac et de l’orientation post-bac, l’annualisation des CUI et reclassement des stagiaires, le reclassement des agents dans les nouveaux échelons PPCR et la mise en oeuvre ou non du protocole, la pénurie de médecins de prévention, les atteintes au secret médical, la reconnaissance des accidents du travail, les nouvelles modalités d’évaluation des personnels. Y répondre n’était manifestement pas la priorité du jour.

De la maternelle à l’université, SUD éducation continuera à porter en toute autonomie ses revendications pour les personnels et le service public.

Contre le libéralisme, contre toutes les discriminations, contre toutes les inégalités. Pour une autre société, une autre école : publique, gratuite, laïque, égalitaire et émancipatrice.

[1] Cf. la partie “II.1.3. Contre les réactionnaires : organiser la contre-attaque” du texte du congrès de la fédération SUD éducation : www.sudeducation.org/Pour-une-remobilisation-du-monde.html

[2] www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/Espace_Presse/girardin/Rapport_LHorty_final.pdf

[3] Cf. le texte adopté par le Conseil fédéral de SUD éducation : « Mixité / Non mixité, quels outils de lutte ? » www.sudeducation.org/Mixite-Non-mixite-quels-outils-de.html

Communiqué de l’Union syndicale Solidaires

Racisme d’État et libertés syndicales : Derrière l’écran de fumée… de réelles attaques !

Le Ministre de l’Education, JM Blanquer, s’en prend violemment depuis plusieurs jours au syndicat SUD Education 93, membre de la fédération SUD Education et de l’union départementale Solidaires 93.
Tout est parti d’une dénonciation de racisme supposé d’un stage syndical (parce qu’il prévoit des ateliers réservés aux personnes victimes du racisme), dénonciation relayée très largement par l’extrême-droite puis par JM. Blanquer lundi. Le ministre s’est rendu compte de son erreur grossière et, de fait, a changé rapidement son discours plus tard dans la journée à l’Assemblée nationale : c’est désormais l’utilisation de la notion de « racisme d’Etat », abordée dans le stage, qu’il juge « diffamatoire » et au sujet de laquelle il a annoncé vouloir déposer une plainte pour ce motif.

Mettons les choses au point, pour l’Union syndicale Solidaires :

- L’accusation de racisme à l’encontre de SUD Education 93 est ridicule et volontairement malveillante au vu des valeurs, des positions et combats portés par ce syndicat et ses militant-es : Solidaires lutte pour l’égalité entre tous et toutes, quelles que soient leurs origines, et combat le racisme et le fascisme, et SUD Education 93 ne déroge pas à ces principes. Il ne s’agit pas de partager tous les détails du contenu du stage mis en cause, mais on ne peut inverser ni la réalité ni l’engagement des personnels de l’Education nationale membres de Sud éducation 93 pour leurs élèves et les populations de Seine-Saint-Denis.

- L’Union syndicale Solidaires et certaines des structures qui la composent mettent en œuvre depuis des années en lien avec leur engagement dans le mouvement féministe des réunions séparées de femmes et elle ne partage pas l’idée qu’une telle pratique appliquée à des personnes victimes du racisme constituerait un scandale.

- Il s’agit d’un stage syndical : c’est aux syndicats de construire leurs formations en toute liberté. Il n’est pas question que l’extrême-droite ou des ministères s’immiscent dans les contenus des formations syndicales.

- Le racisme existe dans nos sociétés. Et le "racisme d’Etat" aussi. Ce n’est pas un slogan, c’est un concept utilisé et pensé par des chercheuses et chercheurs mais aussi par des dizaines de structures associatives, syndicales ou politiques. Une rapide interrogation sur un moteur de recherche sur internet permettra à JM Blanquer de s’en rendre compte. Des statistiques, études et recherches effectuées à la demande des ministères eux mêmes font état de situations de discrimination liées à l’origine réelle ou supposée, aux noms, quartiers, dans la société, dans l’emploi public, dans l’école... Nous refusons de mettre sous le tapis une situation qui concerne des millions de personnes dont une partie d’entre nous, au quotidien. Nous refusons de nous faire dicter ou imposer les termes du débat par celles et ceux qui participent à construire et entretenir les problèmes.

- Nous sommes face à une volonté de manipuler politiquement et médiatiquement un stage de quelques dizaines de personnes. Pendant ce temps, on ne parle pas des conséquences sociales des mesures prises par ce gouvernement, qui touchent fortement des départements comme la Seine-Saint-Denis et le quotidien de la population qui y vit. Derrière le rideau de fumée, on trouve des attaques contre les droits sociaux, la suppression des contrats aidés, la destruction des services publics, en particulier de l’Education, bref la destruction du tissu social qui alimente les haines et la xénophobie... Ce contre-feu gouvernemental cache mal la volonté de nier la situation de racisme vécue en particulier en Seine-Saint- Denis et ses aspects structurels.

L’Union syndicale Solidaires apporte son soutien au syndicat SUD Education 93, à ses adhérent-es qui font face à un déchaînement d’une rare violence et aux menaces de la part l’extrême-droite. Nous ne doutons pas que ce gouvernement cherche aussi à limiter les libertés syndicales et d’expression, en particulier chez les fonctionnaires qui militent pour transformer la société.
L’Union syndicale Solidaires continuera son combat pour les libertés individuelles et collectives, pour l’égalité de tou-tes, contre toutes les discriminations.

Communiqué de presse - Jean-Michel Blanquer - 21/11/2017

Le ministre de l’Éducation nationale a pris connaissance d’un stage organisé par SUD-93 ouvert aux professeurs et intitulé : "Au croisement des oppressions : où en est-on de l’antiracisme à l’école ?". Rien n’est plus contraire à la République, à l’Éducation nationale et à ceux qui la servent que les approches de ce type. Le ministre condamne avec la plus grande fermeté ces pratiques qui sont contraires à la Constitution, portent atteinte à la cohésion nationale et mettent gravement en cause l’institution scolaire. C’est pourquoi, le ministre a décidé de porter plainte pour diffamation en vertu de l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881.

Le ministre de l’Éducation nationale a pris connaissance d’un stage organisé par SUD-93 ouvert aux professeurs et intitulé : Au croisement des oppressions : où en est-on de l’antiracisme à l’école ?

Ces journées se proposent d’analyser le « racisme d’État dans la société et en particulier dans l’Éducation nationale ». La présentation met notamment en cause « les programmes d’histoire servant le roman national, sur-orientation dans les filières professionnelles des élèves descendant.e.s des immigrations en particulier postcoloniales, islamophobie et instrumentalisation de la laïcité ». Certains ateliers sont organisés « en non-mixité raciale » selon des critères dits de « blanchité » et de « racisés ».

Rien n’est plus contraire à la République, à l’Éducation nationale et à ceux qui la servent que les approches de ce type. Le ministre condamne avec la plus grande fermeté ces pratiques qui sont contraires à la Constitution, portent atteinte à la cohésion nationale et mettent gravement en cause l’institution scolaire.

C’est pourquoi, le ministre a décidé de porter plainte pour diffamation en vertu de l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881. Ces faits sont portés à la connaissance du Procureur de la République, sur le fondement de l’article 40 du code pénal, afin que celui-ci décide d’éventuelles poursuites.

L’École a pour mission de transmettre les valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité. À ce titre, l’École et les professeurs sont en première ligne pour lutter contre toutes les discriminations et enseigner le respect d’autrui. L’École est le lieu qui permet à chaque enfant de devenir un citoyen autonome. Elle est le lieu de la promotion sociale où les enfants prennent conscience que la France est une communauté de destin.

La République est un horizon partagé. Le devoir de l’institution scolaire est de la protéger, de la promouvoir et de la faire vivre, pour tous les enfants de France.

Vidéo Blanquer à l’Assemblée



Communiqué de soutien de la fédération CGT éducation

LA CGT EDUC’ACTION EXPRIME SON SOUTIEN
à SUD EDUCATION 93

à

l’occasion d’une formation syndicale organisée sur les problématiques liées au racisme dans l’éducation, nos camarades du syndicat Sud Education 93 font l’objet d’une polémique indigne issue entre autre, des sites d’extrême-droite, et reprise par le Ministre de l’éducation nationale.

Lors de cette formation, des temps de réunion en non-mixité sont prévus pour permettre à celles et ceux qui subissent les discriminations raciales de débattre entre elles/eux.

Pour la CGT éduc’action il est inacceptable qu’un Ministre s’ingère dans les modalités et le contenu de réunions organisées par un syndicat.

Il est inquiétant que les polémiques, alimentées notamment par l’extrême-droite, soit reprises sans distanciation par un Ministre de la République.

La CGT éduc’action affirme son entière solidarité à SUD Education 93.

Nous défendons la liberté des syndicats à choisir en toute indépendance leur mode d’organisation.

Montreuil, le 22 novembre 2017

Défense de la liberté syndicale, soutien à Sud Éducation 93

Le ministre de l’Éducation Nationale a annoncé à l’Assemblée nationale le 20 novembre dernier qu’il portait plainte pour diffamation contre le syndicat SUD-Éducation 93. L’objet de la plainte est précisé sur le site officiel de l’Éducation nationale :

« Le ministre de l’Éducation nationale a pris connaissance d’un stage organisé par SUD-93 ouvert aux professeurs et intitulé : « Au croisement des oppressions : où en est-on de l’antiracisme à l’école ? ». Rien n’est plus contraire à la République, à l’Éducation nationale et à ceux qui la servent que les approches de ce type. Le ministre condamne avec la plus grande fermeté ces pratiques qui sont contraires à la Constitution, portent atteinte à la cohésion nationale et mettent gravement en cause l’institution scolaire ».

Si cette plainte, qui n’est pas autre chose qu’une mesure d’intimidation, se confirme, il s’agit là d’un précédent calamiteux non seulement pour la liberté syndicale mais aussi pour la liberté de la recherche en France.

Rappelons en effet qu’un syndicat est libre du choix de ses thématiques de stages de formation, de ses intervenant.e.s et de l’organisation de ses journées. C’est aux adhérent.e.s et aux structures syndicales démocratiquement élues de se prononcer sur l’opportunité ou non de telle ou telle formation, et de ses modalités. Rappelons ensuite que les recherches portant sur les discriminations raciales à l’école sont l’un des axes les plus travaillés de la sociologie de l’éducation et que l’on peut se féliciter que ces recherches servent ensuite la lutte salutaire contre les discriminations scolaires.

SUD-Education93 a choisi pour ce faire des ateliers ponctuels en non mixité comme espaces de libération de la parole, un dispositif bien connu du militantisme anti-oppression (féministe par exemple) depuis très longtemps. Mais toutes les autres sessions se déroulent en plénière et le stage est naturellement proposé à tous les personnels d’éducation.

Cette plainte, étayée par des arguments inacceptables, porte donc atteinte au droit syndical de façon inédite, nous la condamnons fermement, apportons notre soutien à SUD-Education 93 et alertons sur cette atteinte supplémentaire au respect des libertés publiques.
Par le bureau de la Fondation Copernic